Dans l’extrême nord de la Birmanie, le conflit s’intensifie entre l’armée régulière et les rebelles kachins qui refusent de quitter leur quartier général implanté sur la frontière chinoise à une dizaine de kilomètres de la ville de Laiza. Après 17 ans de trêve, cela fait désormais 18 mois que les combats ont repris entre l’armée régulière et les rebelles kachins, provoquant des déplacements massifs de populations. On parle de 80 000 déplacés, selon les sources kachins

Officiellement, la KIO demande l'application des accords de 1947 qui promettaient dans toutes les zones ethniques un referendum pour faire un Etat fédéral. Aujourd'hui, elle ne réclame plus l'indépendance en tant que telle mais une plus grande autonomie et un meilleur respect du droit, notamment du droit foncier quand le gouvernement central décide, par exemple, d’inonder une vallée pour la construction d’un barrage hydraulique.

Néanmoins, ses revendications ne sont pas très claires, ce qui complique les négociations. Le gouvernement birman voudrait négocier réellement. Mais les chefs de guerre kachins, eux, ont plus intérêt à faire perdurer cet état de conflit. C'est ce qui leur permet d'accéder au pouvoir, aux trafics, à l'argent.

La Chine veut surtout la paix à ses frontières pour faire passer en toute sécurité son oléoduc et sa ligne de chemin de fer. Elle dit aux deux parties de négocier mais elle refuse de servir d'intermédiaire. Elle reste en retrait.

Aung San Suu Kyi reste assez silencieuse comme elle l'a été, l'été dernier, au moment des violentes persécutions contre les Rohingyas dans l'ouest du pays. Les chefs de guerre ne semblent plus lui faire confiance. C'est certainement son point faible. Les minorités kachins sont assez déçues par son manque d’engagement.

2013.01.03 TV5 - Birmanie : que veut la rebellion kachin ?