Près de 500 Rohingyas ont accosté, le 30 décembre, en Malaisie. 10.000 d’entre eux auraient ainsi fui la Birmanie ces trois derniers mois.

Les organisations de défense des droits de l’homme l’avaient annoncé : l’éruption de violences intercommunautaires en juin 2012 dans l’ouest birman pousserait des milliers de Rohingyas, une des minorités les plus opprimées au monde, à fuir en prenant la mer. En cette saison où la mer d’Andaman se montre plus clémente, ils seraient ainsi quelque 10.000 à avoir opté pour cette solution du désespoir. La mort les attend souvent au bout du voyage. Plusieurs naufrages ont déjà été signalés. A la mi-décembre, un navire battant pavillon vietnamien a porté secours à 40 miraculés, 200 autres ayant péri dans le naufrage de leur embarcation. Après des jours de tractations et le refus répété de Singapour de les accueillir, la Malaisie a fini par les accepter. Mais quand, par chance, ces boat people apatrides parviennent à gagner la terre, ils sont généralement placés en détention, sont expulsés ou finissent aux mains de trafiquants qui les réduisent à l’état d’esclave.

C’est ce qui risque de se produire pour les 481 Rohingyas arrivés le 30 décembre sur l’île paradisiaque de Langkawi, dans le nord de la Malaisie. Après avoir dépassé Phuket, en Thaïlande, ils ont été forcés, à l’approche de Langkawi, de sauter par dessus bord et de gagner la terre à la nage, rapporte le Star. «Le passeur ne leur a pas dit où ils étaient. On leur a juste ordonné de sauter. Ils n’avaient rien mangé pendant cinq jours», a raconté un témoin. Au moins une personne a péri noyée. La plupart sont des hommes mais les autorités malaisiennes ont aussi dénombré 13 femmes, sept garçons et trois filles. Ils auraient pris la mer douze jours auparavant en ayant chacun payé 300 dollars.

2013.01.01 Asie Info.fr