La Birmanie figure parmi les trois pays comptant le plus de victimes de mines antipersonnel au monde, avec l’Afghanistan et la Colombie. C’est la conclusion d’un rapport de l'ONG Campagne internationale pour l'interdiction des mines (ICBL). Et même si le régime du président réformateur Thein Sein reconnaît l’ampleur du problème, tout reste à faire pour mettre fin à ce fléau.

En 2011, au moins 84 personnes ont été tuées et 293 blessées par des mines et autres munitions non explosées en Birmanie, selon ICBL. Mais ces chiffres sont approximatifs. Car jusqu’à récemment, les autorités refusaient de reconnaître le problème.

Seuls l’Afghanistan et la Colombie comptent autant de victimes que la Birmanie. Sauf que l’Afghanistan et la Colombie ont signé la Convention des Nations unies contre les mines. Il y a une surveillance médicale sur le terrain et on a une idée du nombre de victimes dans ces pays. En Birmanie, on a que des statistiques partielles. Les mines sont très dispersées, continue l'auteur du rapport. Quelques-unes sont posées sur une colline, quelques autres sur une exploitation agricole, mais vous n’avez quasiment pas de vaste champ de mines.

Les mines ont été posées dans les zones de combats entre l’armée et les différentes rébellions ethniques, en particulier dans l’est du pays où l’insurrection Karen dure depuis de longues années. Et les explosifs sont particulièrement difficiles à localiser. Il y a, du coup, très peu de cartes d’éventuels champs de mines. La tâche est donc immense. D’autant qu’aucune opération de déminage n’a pas encore été lancée en Birmanie, car les négociations de paix avec les différentes insurrections armées ne sont pas terminées.

2012.11.15 RFI