Il fut l'un des jeunes moines les plus en vue de la révolution "de safran", un des principaux organisateurs, passant son temps entre Rangoon et Mandalay afin d'échapper aux autorités. Il est entré en clandestinité au moment de la répression, mais pourchassé, il a fini par être arrêté dans le nord-ouest de la Birmanie le 4 novembre 2007. Son père a été arrêté le même jour, et détenu pendant un mois à la prison de Mandalay.

Le jour de son arrestation, le Washington Post a publié un article sur U Gambira : Malgré les arrestations massives, les assassinats, les tortures et la prison, le régime n'a pas réussi à anéantir notre désir de liberté, qui nous a été volé. Ils nous ont terrassés. Maintenant, c'est aux généraux d'avoir peur des conséquences de leurs actions. Nous adhérons à la non-violence, mais notre épine dorsale est faite d'acier. Il n'y aura pas de retour en arrière. Il importe peu que ma vie ou celle de mes condisciples soient sacrifiées pour cela. D'autres prendront le relais, d'autres encore nous rejoindrons et nous suivrons.

Après son arrestation, U Gambira a été gravement torturé et dépouillé de ses vêtements de moine. Il serait en mauvaise santé du fait de tortures. Le 14 mars 2008, U Gambira, qui refusait de fait d 'être défroqué de force, a été placé en cellule d'isolement afin de le punir d'avoir incité des prisonniers à psalmodier des 'suttas' bouddhistes à l'intérieur de la prison d'Insein.

Le 1er octobre 2008, Aung Thein, l'avocat de Gambira, a renoncé, indiquant que le gouvernement militaire ne l'avait pas autorisé à préparer une défense appropriée. U Gambira a été jugé le même jour, et inculpé de neuf infractions criminelles distinctes. Il a été condamné en novembre à 68 ans de détention puis transféré dans un camp de travail dans l'ouest de la Birmanie. Sa peine a été ramenée à 63 ans début de 2009.

Yay Daw, la mère de U Gambira, lui a rendu visite dans sa lointaine prison début de 2009, peu après qu'il ait commencé une grève de la faim. Il était déterminé dans sa volonté de changement en Birmanie, en lui disant : Si l'on veut suivre la voie du Bouddha, il faut pratiquer le bouddhisme. Si l'on veut l'indépendance, il faut pratiquer la voie vers l'indépendance. Elle a parlé à Radio Free Asia de l'impact des arrestations sur elle-même et sa famille : Ma vie, et la vie de ma famille, se limite à un compteur maintenant. Nous mangeons et dormons comme des robots. Il n'y a pas de vie dans notre corps. L'épreuve que nous traversons, c'est une punition pour toute notre famille.

2009.09 Human Rights Watch - the resistance of the monks