Comment avez vous été traité en prison ? Avez-vous été torturé ? Zarganar : Les conditions d'incarcération étaient moins mauvaises que durant les années 1990, lorsque j'avais été détenu pour la première fois. Je n'ai pas été torturé, et les responsables ne nous ont pas non plus insultés. Mais nous n'avons jamais reçu la visite du CICR (Comité International de la Croix Rouge).

Y a t-il eu des négociations entre vous et le gouvernement en vue de votre libération ? Zarganar : Non, pas du tout. Ils sont venus et m'ont annoncé ma libération pour 5 heures du matin. Lorsqu'ils m'ont annoncé que je serais libéré, j'ai demandé en blaguant si cela vous dire que mon âme serait libérée de mon corps.

Durant ces trois derniers mois, des rumeurs ont circulé concernant votre possible libération. En avez-vous entendu parler ? Zarganar : Non. Je n'ai rien entendu de tel. Quand nous avons entendu parler de l'annonce d'une amnestie à la radio, je n'ai absolument pas pensé que je pourrais être concerné.

Que-ce que vous allez faire maintenant que vous êtes libre ? Zarganar : Comme je crois que l'art et la politique sont interdépendants, je vais continuer à faire les deux. Cela fait longtemps que nous demandons une démocratie multi partis, et nous avons maintenant une démocratie 'mono parti'. Tant que le système en vigueur ne sera pas une véritable démocratie, je continuerai à faire à la fois de la politique et de l'art.

Il y a des discussions quant à des évolutions positives en Birmanie, les Etats-Unis et l'Union Européenne ont fait des déclarations positives concerant la rencontre entre Aung San Suu Kyi et le Président Thein Sein. Quelle est votre position ? Zarganar : Je veux croire aux évolutions positives auxquelles Madame Aung San Suu Kyi a fait référence. Mais depuis ce matin je n'y crois plus car je pense que le gouvernment n'a pas le réel désir de libérer tous les prisonniers politiques. Ils ne sont pas de fervents partisans de la libération des prisonniers politiques. Ils ont même hésité à me libérer. Pourquoi ne libèrent-ils pas tous les prisonniers politiques ? Qu'est qu'ils risquent à libérer tous les prisonniers politiques ? Tant que le cas des prisonniers politiques n'est pas pris en compte par le gouvernement de Monsieur Thein Sein, si le gouvernement veut progresser vers une vraie démocratie, tous les prisonniers politiques doivent être libérés. Je souhaite la libération de tous les prisonniers politiques. pas seulement Min Ko Naing (le leader du groupe d'étudiants Generation 88), mais aussi tous les autres prisonniers politiques. En prison, je vivais avec quatre moines, qui ne sont pas connus. Je souhaite qu'ils soient libérés aussi. Et aussi le révéré moine Ashin Gambira, et d'autres prisonniers comme le Général Khin Nyunt (le chef des services secrets militaires, qui a fait l'objet d'une purge et se trouve actuellemeent en résidence surveillée).

2011.10.12 The Irrawaddy Zarganar : since this morning I lost belief

2011.10.12 Burmese version Bur ျမန္မာ
2011.10.12 French Version