Même le soleil a peur de ces barres de fer Il se tient au loin Et ma chambre est un hiver sans fin Sans changement pendant toute l’année

La porte close de la nuit s’ouvre d’un rien La lumière de l’aurore touche par terre Et les moineaux arrivent sans faute Pour me chanter une chanson chaque jour Mes seuls vrais compagnons

Pour me préserver de la malnutrition Et garder mes forces Je dîne d'une soupe de haricots pleine d’eau et de riz. En soirée arrive la fameuse « Soupe de cent de feuilles » Puis la pensée éclate dans ma tête Qu’ils seraient en train de nettoyer le fossé A côté de la barrière de la prison

Je n'arrive pas à me forcer à avaler cette saleté, Et finis par entamer une grève de la faim solitaire

16/10/88