Le Festival de l’eau s’est tenu pendant cinq jours à Naypyidaw en présence du généralissime Than Shwe, qui voit ce nouvel an comme la célébration de l’achèvement de la 5ème étape de la feuille de route vers la démocratie. Cette année ce sont tous les « amis » du général qui ont été sponsors des festivités programmées dans la capitale birmane. Les 39 règles strictes édictées par le comité d’organisation ne se sont pas appliquées à ces magnas de l’économie, libres d’organiser les fêtes qu’ils souhaitaient. Cette année, la mise en place de stands a été restreinte, interdites notamment à Rangoun le long de l’University Avenue ou Inva Road, lieux favoris des célébrations. Par ailleurs, il était obligatoire de donner un nom birman aux stands, de les décorer à la mode birmane, d’y accueillir des invités portant uniquement l’habit traditionnel birman et d’y servir de la nourriture birmane. Aussi le comité n’a autorisé que 46 stands à Rangoun contre 200 l’année précédente, et 39 à Mandalay contre 110 en 2009

9 personnes ont été tuées et 170 blessées le 15 avril dans l'explosion de trois bombes dans un parc de Rangoun. Les explosions ont eu lieu alors que des centaines de personnes s'étaient rassemblées autour du lac de Kandawgyi, dans le centre-ville, l'un des lieux les plus populaires de Rangoun, pour célébrer les festivités du Nouvel An. Les explosions ont notamment tué un Colonel de la police et un Sous-Inspecteur. Le Président du SPDC de la ville de Mingala Taungnyunt a quant à lui été gravement blessé, ainsi que le Commandant colonel Ohn Cho, alors qu’il effectuait des contrôles de sécurité. Aucun groupe n’a revendiqué ces attentats à ce jour. Selon les journaux birmans contrôlés par l’Etat, les groupes d’opposition birmans en exil seraient à l’origine de ces explosions ; les groupes auraient entraîné des migrants aux pratiques terroristes. Certains analystes politiques estiment que les attentats pourraient être l’oeuvre de généraux dissidents au sein même de l’armée. Les explosions auraient visé Nay Shwe Thway Aung, le petit fils de Than Shwe, qui serait arrivé à l’endroit du drame seulement quelques instants avant l’explosion. Selon des sources policières, la voiture du petit fils était derrière les forces de sécurité qui contrôlaient les lieux, c’est pourquoi beaucoup de blessés font partie du personnel de sécurité.

Info Birmanie, les Nouvelles de Birmanie avril 2010