Depuis la levée - ou suspension - des sanctions internationales, le pays asiatique est la coqueluche des fabricants de dentifrice et de jus de fruits, de cosmétiques et de télévisions.

Et l’amour est réciproque, avec une population - riche comme pauvre - épuisée de trouver les mêmes produits depuis un demi-siècle dans les devantures. Cette frustration est une mine d’or pour les distributeurs et les grandes marques, qui veulent saisir l’instant pour s’imposer dans les habitudes de consommation d’une population en éveil. Les jeunes veulent se connecter avec le monde. Ca donne une chance aux marques de se tailler des parts de marché,

Les panneaux publicitaires fleurissent à Rangoun, l’ancienne capitale demeurée le poumon économique du pays où Coca et Pepsi ont déplacé leur rivalité planétaire. Quant aux fabricants de portables, ils s’appuient sur l’estimation selon laquelle 96% des Birmans n’ont pas de téléphone. Bientôt, estiment les analystes, arriveront en masse les tablettes et écrans plats de grande marque pour remplacer les versions bon marché que proposent les négociants chinois. «La demande existe pour toutes sortes de produits de consommation», assure David Webb, directeur du Bureau britannique pour le commerce et l’investissement à Rangoun.

L’industrie manufacturière de Birmanie a été quasiment anéantie par les sanctions. Les sociétés étrangères ont l’argent et l’accès à l’expérience, aux marchés, aux réseaux d’approvisionnements (...). Ca leur donne une longueur d’avance.

Et le profit potentiel est énorme. La richesse ne se répand pas partout mais il y a beaucoup d’argent (...) assurément à Rangoun, L’attraction pour la Birmanie n’est pas sans risque. Le système bancaire est embryonnaire, les infrastructures en ruine et la main d’oeuvre mal formée, en particulier dans les métiers du marketing, de l’informatique ou de la vente. Le système légal et fiscal est lui aussi en pleine reconstruction, avec son lot d’incertitudes et d’étrangetés. Mais nul ne doute du potentiel birman.

2013.03.15 Liberation 201303.15 Le Point