Si l’on en juge par les moyens militaires déployés – avions, hélicoptères munis de mitrailleuses -, l’objectif de l’armée birmane est de capturer le quartier général de la KIA, à Laiza, près de la frontière avec la Chine, et de réduire par la force la guérilla de la minorité ethnique kachin.

Les combats ont provoqué le déplacement de 100.000 civils dont un tiers vit dans des camps dans les zones contrôlées par le gouvernement et le reste dans des zones de la KIA. Leur accès à une assistance humanitaire est des plus limités.

Il est probable que l’armée birmane va se saisir bientôt du quartier général de Laiza. Mais cette « victoire » militaire ne réglera pas le problème, qui repose sur une solution négociée pour intégrer les Kachins, qui représentent officiellement 1,5 % de la population et sont en majorité de confession chrétienne, à l’ensemble politique birman. Bien des questions restent en suspens. La première vient de l’apparente discordance entre le gouvernement civil de Thein Sein et le commandement militaire. Par deux fois, Thein Sein a demandé à l’armée «d’arrêter l’offensive» mais celle-ci n’a pas obtempéré, invoquant un droit d’auto-défense. Selon Khin Zaw Win, un conseiller du président Thein Sein interviewé par Asie-Info, « les militaires ont subi des pertes importantes. Arrêter l’offensive maintenant équivaudrait à une défaite militaire. C’est une question de prestige ».

Actuellement, les 14 gouvernements régionaux (Etats ou Régions) sont dirigés par des militaires ou des membres de l’USDP, le parti du président Thein Sein. Faire en sorte qu’une partie de ces gouvernements soient contrôlés par des politiciens d’opposition ou des politiciens indépendants représentant les minorités ethniques serait déjà un progrès important. Parallèlement, la répartition du budget national – 94 % pour l’Etat central, 6 % pour les régions – reflète la volonté centralisatrice. Mais, là aussi, cela peut être modifié. Aux députés de se lever et de réclamer ces changements. .

2013.01.14 Asie Info