Depuis la dissolution de la junte il y a un an et demi, les Birmans testent les limites de leurs nouvelles libertés. Mais la répression, cette nuit, d’un sit-in contre un projet de mine de cuivre a rappelé au bon souvenir de la population que les militaires birmans restent bel et bien aux commandes.



Les habitants du village de Monywa, dans le nord du pays, exigent l'abandon d’un projet de mine de cuivre à Letpadaung. Selon eux, pour ouvrir cette mine, des paysans ont été expropriés sans consultation ni compensation par le gouvernement birman. En signe de protestation, des moines et des villageois occupaient donc la zone de la future mine.

Le ministre birman des Affaires intérieures a ordonné l’évacuation du camp à minuit ce mercredi, un ultimatum rejeté par les manifestants. Tôt dans la matinée, les policiers ont donc délogé les manifestants avec des bombes lacrymogènes et des canons à eau, blessant notamment une vingtaine de moines.

Le régime birman voulait mettre fin à un mouvement qui visait directement l'armée et le puissant allié chinois, car le projet d'expansion de la mine de cuivre de Monywa est menée par une entreprise chinoise, ainsi qu'une société militaire birmane.

L'armée n'a plus le pouvoir officiellement en Birmanie, mais elle joue toujours un rôle majeur, notamment dans l'économie. Un rôle de plus en plus contesté, puisque le parti d'Aung San Suu Kyi réclame plus de transparence dans la gestion de l'économie, notamment dans le secteur gazier. Il demande aussi aux entreprises étrangères la plus grande prudence avant d'investir en partenariat avec des entreprises birmanes, ce qui signifie éviter celles qui alimentent la corruption.

2012.11.29 France24 Les observateurs

2012.11.29 RFI