Un groupe de punks qui déambule dans une grande galerie commerciale pour dénoncer le consumérisme, la tyrannie des marques, ou la télévision… Nous ne sommes pas à Tokyo ou à Séoul, mais à Rangoun en Birmanie… Ces images diffusées sur YouTube sont celles du dernier clip du groupe punk local No U Turn.

Un groupe qui n'est pas le seul à occuper la toile et à présenter une facette peu connue de la Birmanie… La scène punk rock locale est en effet très active sur le net avec la mise en ligne de clips sur Youtube, la promotion de leurs albums sur facebook… et surtout la diffusion de leur musique via des plates formes d’écoute ou des sites spécialisés. Une manière de se faire connaître tout en échappant à la censure pour ces jeunes qui chantent tous en anglais… Des groupes comme Blood Sugar Politik ou Rebel Riot, dont les noms expriment un rejet de la politique pratiquée dans le pays, restent en effet dans le collimateur des autorités malgré le processus d'ouverture entamé en 2011, après un demi-siècle de dictature militaire.

Née à Rangoon dans les années précédant les réformes politiques, cette culture underground continue de se développer. Et si les groupes de rock birmans ont toujours du mal à trouver des scènes pour jouer…ils s’organisent. Avec notamment la création d'événements, comme le « Common Street Festival » ou le « Myanmar Woodstock Festival », qu’ils font connaître via les réseaux sociaux.

Et grâce à internet, les groupes de rock indépendants birmans commencent à s’exporter hors de leurs frontières: c’est le cas de Side Effect, qui a récemment été invité à un festival en Indonésie .

2012.10.11 France24