En Birmanie, où il est souvent admis que ne pas être bouddhiste revient à ne pas être birman, les musulmans sont parfois vus comme des "envahisseurs". Une situation explosive, comme en témoignent les violences de dimanche qui ont fait dix morts.

"Les relations au jour le jour avec les bouddhistes sont bonnes aussi longtemps que vous connaissez votre place et que vous ne dépassez pas cette limite", explique Ko Aung Aung, de l'Association des musulmans de Birmanie (BMA), installé en Europe. "Pour n'importe qui, un crime est crime, mais si (son auteur) est (...) musulman, ça peut devenir une bonne raison de provoquer des émeutes".

Les tensions latentes entre bouddhistes et musulmans ont conduit à plusieurs séries d'émeutes meurtrières ces quinze dernières années, souvent à la suite de rumeurs accusant un musulman.

Un scénario qui s'est répété dimanche à Taunggote, dans l'Etat Rakhine, frontalier du Bangladesh. Une foule de la minorité ethnique rakhine, essentiellement bouddhiste, s'en est pris à des musulmans accusés d'avoir violé et tué une jeune fille Rakhine. Dix musulmans ont été battus à mort.

Son parti, sans élu, représente les 750.000 Rohingyas, des musulmans apatrides confinés dans le Nord de l'Etat Rakhine et considérés par l'ONU comme une des minorités les plus persécutées au monde. La communauté musulmane est plus large, originaire du sous-continent indien ou de Chine, et représente officiellement 4% des quelque 60 millions de Birmans.

2012.06.06 Le Nouvel Obs

2012.06.04 Radiio France Internationale

2012.06.06 Spahir News