A l'origine des tensions inter-religieuses : une rumeur. Une jeune fille rakhine, bouddhiste, aurait été violée puis tuée samedi dernier par un membre de la minorité musulmane des Rohingyas, provoquant des manifestations de plusieurs centaines de personnes dans la ville de Sittwe.

Dans un deuxième incident ce dimanche, des Rohingyas en pèlerinage ont été violemment pris à partie par une foule en colère. Dix d'entre eux ont été battus à mort.

Pour David Mathieson, chercheur spécialiste de la Birmanie pour Human Rights Watch, « on observe une augmentation des restrictions des libertés fondamentales » envers les Rohingyas.

« Des entraves à la circulation, des restrictions au mariage, l'interdiction d'avoir plus d'un enfant, énumère-t-il, tout cela a été mis en place de manière officielle pour rendre la vie des Rohingyas encore plus difficile, et pour les chasser du pays vers le Bangladesh ou la Malaisie. Ensuite, ils subissent des harcèlements quotidiens de la part de la majorité Rahkine qui les méprise parce qu'ils sont musulmans, parce qu'ils sont apatrides, et parce qu'ils veulent aussi les voir quitter le pays ».

Les Rohingyas sont la seule minorité, sur les 135 existantes en Birmanie, à ne pas être officiellement reconnue par les autorités de Naypidaw.

2012.06.04 RFI lynchage-musulmans